Cette semaine j’ai eu le plaisir d’assister à une activité de Groupe Relève Québec, qui est devenue l’inspiration pour ce blogue hebdomadaire. C’était une présentation donnée par M.Pierre Gratton, de UQTR, qui nous parlait de son thèse de recherche qu’il entend poursuivre pour l’obtention de son doctorat.
M.Gratton était venu nous parler du “Processus de négociation d’une transmission/reprise externe”. Malgré le fait qu’il ne s’agissait pas d’une interlocution sur les transferts familiaux, je suis content d’avoir fait le voyage à Québec quand même, puisque des questions sur les transmissions familiales ont aussi été abordées.
C’était justement la réponse à une de ces questions que j’ai retenu et qui m’inspire à écrire ce blogue. M.Gratton mentionnait que lors d’une réunion avec une famille qui s’apprêtait à entreprendre une succession entre père et fils, il avait déclarer que certains éléments seront “à négocier” entre les membres de la famille.
Il semble que la mère était choquée par cette proposition; comment ça, “négocier avec sa famille?” Mais lors de sa prochaine rencontre avec cette famille, la mère, ayant bien réfléchi, est venue s’excuser, et lui a mentionné qu’il avait bel et bien raison, et que oui, il y aurait besoin de négocier les termes et conditions du transfert entre les membres de sa famille.
Retournons au sujet de la présentation sur le processus de négociation de M. Gratton. Si j’ai bien compris ce qu’il avançait, c’est en grande partie la définition que plusieurs donnent au mot “négociation” qui est beaucoup trop étroite, et ce qu’il voulait offrir est une nouvelle interprètation beaucoup plus large.
Notons que “affaires” et “business” se traduisent en espagnol comme “negocios”.
J’appuie son raisonnement sur ce sujet, puisque pour moi, nous négocions les détails de notre vie plusieurs fois par jour, sans même nous en rendre compte. Décider ce qu’on va faire aujourd’hui, où on va manger, est-ce que notre ado est dû pour se faire couper les cheveux, ce sont des négociations que nous tenons de façon régulière.
Ce que M. Gratton propose, c’est de créer un outil, ou un modèle, qui décrit tout les éléments qui font partie d’une transmission ou reprise d’une entreprise entre le cédant et le repreneur. Il nous a dit qu’il limitait sa recherche aux transferts externes, puisque l’idée d’élargir le contexte pour inclure les transferts internes et familiaux serait un travail beaucoup trop onéreux.
Mais mes blogues se portent sur les PME familiales, donc je me permets de continuer sur cette longueur d’ondes.
Pour moi, les mots “négociation” et “discussion” ne sont pas aussi différents que plusieurs penseraient. Je préconise la communication ouverte, claire et régulière. Que ce soit par écrit ou oralement, le simple fait d’avoir un échange d’idées, où les partis sont libres d’ajouter leurs pensées, est la clé.
Dans la PME familiale, souvent il y a beaucoup trop de “non dit”. Trop de choses se passent en silence, et chacun doit deviner ce que les autres pensent, veulent, et croient. Avec le temps, les gens ont chacun leur façon d’interprèter ce qui se passe, mais personne en parle, puisqu’il y a des sujets dont on ne parle pas entre membres de la famille.
Arrêtons ces niaiseries!
OK, je m’excuse, je suis parti sur une tangeante. On a commencé ce blogue en parlant de transfert d’une entreprise d’un propriétaire à un futur propriétaire, ce qui est quelque chose qui se négocie, même entre les membres d’une famille.
Mais là, je me suis permis de me plaindre du manque de communication entre les membres d’une famille que travaillent ensemble dans une PME familiale au jour le jour, en dehors d’un contexte de transfert.
Mon point c’est que la communication est importante tout au long de notre vie, en famille, et en affaires, et que nous devons travailler très fort pour encourager les gens à communiquer leur propre point de vue.
Mon défi pour ceux qui travaillent au sein d’une entreprise familiale est de créer un forum régulier (aux trois mois?) où les membres de la famille peuvent échanger sur tout sujet à l’intersection de la famille et la compagnie. Je vous encourage de mettre la génération montante en charge de l’agenda, du processus, et le suivi. Voyez où ça vous mènera.