Il existe une expression québécoise, “né pour un petit pain”, qui est assez bien connue, je crois. Mais peut-être que je me trompe.

C’est peut-être tout simplement parce que je me retrouve souvent dans des discussions entourant l’argent et les façons dont les familles le traitent, que je l’entends plus souvent que d’autres.

Ce que je peux vous dire c’est que l’attitude québécoise envers l’argent est effectivement distincte de celle qu’on voit ailleurs au Canada et aux États-Unis.

Venir d’une famille anglophone (mais quand même assez à l’aise en français) me donne une perspective différente que je remarque assez souvent, et que j’aime partager de temps en temps.

J’écris une grande majorité de mes blogues en anglais, puisque je considère que mon marché est “nord-américain”, et parce que je m’exprime beaucoup plus facilement en anglais.

Je suis un gars du West Island, marié à une femme de l’Abitibi, donc nos deux ados sont assez biculturels, en plus d’être bilingues.

Quand je décide d’écrire un blogue en français, c’est souvent quand je veux traiter un sujet entourant notre réalité québécoise, et qui intéressera moins mes lecteurs anglophones.

Cette semaine, j’ai lu un article dans l’Actualité sur Mitch Garber (Mitch Garber: le «dragon» mordu de Montréal) que j’ai trouvé assez intéressant.

Il mentionne que les québécois n’aiment pas parler d’argent, mais que lui, il aime en parler. Il disait aussi qu’il voyait cela un peu comme son devoir, d’habituer le monde d’en parler, puisqu’on en parle ailleurs.

Je suis d’accord avec lui, et je trouve son attitude rafraichissante. Cet automne, il co-présidera la campagne annuelle de Centraide, et son but est de motiver les plus fortunés à augmenter leurs dons et de promouvoir la philanthropie, en général, au Québec.

Voilà une autre partie de notre société distincte en ce qui concerne l’argent.

Les familles fortunées se lancent de plus en plus dans des activités philanthropiques depuis un certain temps, surtout aux États-Unis. Au Canada, ça commence aussi à se développer. Au Québec, il semble qu’on tire encore de l’arrière.

Les entrepreneurs québécois sont souvent moins intéressés par l’idée de transmettre leur entreprise à leurs enfants, et ceux qui vendent leur compagnie, ne sont pas aussi aptes à créer un bureau de patrimoine familial (family office) pour assurer la continuité de leur richesse.

Je ne suis pas en train de dire que ce qui se fait chez nous est inférieur à ce qu’on voit ailleurs, mais en parlant avec des familles d’ici et d’ailleurs, il y a beaucoup de différences, et ce n’est pas seulement la langue qui change.

Nous pouvons apprendre beaucoup en regardant ce qui se fait dans les autres régions et pays. Au bout de la ligne, chaque famille prendra les décisions que ses membres jugent appropriées.

Éventuellement, avec la mondialisation, les réseaux sociaux, l’immigration, les familles biculturelles, ainsi de suite, des changements viendront, et les différences entre ce qui se fait ici et ailleurs devraient diminuer.

En terminant, j’aimerais clarifier le titre de ce blogue. J’ai choisi “Né pour un moyen pain?” parce que les changements qui viendront ne se feront assurément pas très vite, et nous n’irons pas d’un “petit pain” à un “gros pain” si vite que ça.

Ça pourrait même s’échelonner sur plusieurs générations. Mais pourquoi ne pas commencer avec la vôtre?